Qui a dit qu’une cabane était forcément construite en bois,
Dissimulée par des branchages
Et très éloignée de la route ?
À vous, ça évoque quoi, le mot “cabane” ?
Moi, je pense à : Refuge ★ Enfance ★ Secrets
Il y a quelques semaines,
J’installais patiemment une cabane pas comme les autres
Dans un gîte breton.
Cette Cabane vocale, de son petit nom,
Était à la fois la conclusion d’un chapitre
Et l’introduction du suivant.
Commençons, si vous le voulez bien, par la conclusion,
La matérialisation d’une idée que j’espérais lumineuse.
Au printemps 2022, je rejoins une jolie bande de co-organisatrices d’un événement prévu pour octobre.
L’idée de ce Summercamp, c’est de réunir une vingtaine d’adultes curieux, qui ont envie de se reconnecter à eux-mêmes et aux autres, le temps d’un week-end hors du temps/commun.
Notre rôle : leur proposer des activités qui inspirent, des invitations qui surprennent, des propositions qui remuent (aux sens propre et figuré).
Moi, j’ai le cerveau et le cœur en feu d’artifice.
Et ça tombe très bien, car le thème de ce Summercamp,
C’est la flamme.
Celle qui brûle au fond de nous, qu’on protège, qu’on voudrait raviver ou qu’on laisse s’éteindre si on n’y fait pas attention.
Toutes mes cellules sont occupées à trouver des idées pleines de fantaisie.
Rapidement, une esquisse m’apparaît, que je dessine dans les oreilles de la jolie bande de co-organisatrices :
Et si je fabriquais un podcast pendant le week-end ?!
Je pourrais créer un endroit-refuge, où les présents et présentes iraient enregistrer leur voix
La thématique, on l’a, c’est la flamme.
Et j’imaginerais des questions à leur poser.
Ils et elles seraient seul·e·s face au micro, dans le coconfortable d’une cabane.
Et après, je prendrais toutes les voix et j’en ferais un podcast à diffuser.
Pour le format et tout, on verrait.
L’unanimité –et l’enthousiasme– recueillis, je me lance dans la concrétisation.
Et je m’éclate. Évidemment.
🎪 Quel type de cabane ?
Après quelques tergiversations, je jette mon dévolu
Sur cette cabane en tissu, en forme de chapiteau de cirque
Dans laquelle mon fils jouait, l’année dernière encore.
Elle est vraiment petite,
On y entre en se pliant, façon origami
On s’y assoit en tailleur
Retour en enfance garanti.
👣 Comment accueillir et guider les invité·e·s de ma cabane ?
Je choisis 5 questions-flammes parmi lesquelles chacune et chacun
Choisira sa préférée.
(Un exemple ? “Quelle petite flamme brûle au fond de toi, et que dit-elle ?“)
Je leur écris un livret d’explications
Qui détaille le principe
Qui rassure les effrayé·e·s
Qui sème de la fantaisie à chaque page
Qui présente les aspects techniques (avec gommettes de couleur à l’appui)
Qui indique le code secret à prononcer en cas d’urgence
Et qui leur dit enfin : “Merci pour ta confiance” et “J’ai hâte de t’écouter”.
📅 Le jour J, tout le matériel est prêt.
Et dans la propriété costarmoricaine qu’on a louée,
Je cherche l’endroit au sec, au chaud et au calme
Où installer La Cabane Vocale.
— FIN DE LA CONCLUSION, alias LE PREMIER CHAPITRE —
Pendant deux jours et deux soirées,
Vingt belles âmes soulèveront la porte en tissu
Se contorsionneront plus ou moins
Pour entrer
Et laisseront parler leur cœur en feu.
Chacune et chacun m’a fait le cadeau précieux
De laisser parler ce qui voulait être dit,
À ce moment-là.
Chacune et chacun en est ressorti·e
Tantôt ému, tantôt palpitante
Tantôt charmée, tantôt amusé.
Et moi, j’avais déjà gagné.
— DÉBUT DE L’INTRODUCTION, alias LE DEUXIÈME CHAPITRE —
Restait à faire ce que j’avais dit.
Un bel objet podcast à partir de leurs voix
(De nos voix, d’ailleurs, car j’y suis entrée aussi.)
J’ai attendu, laissé poser,
J’ai plongé mon cerveau dans d’autres projets plus pressés.
Et puis, j’ai écouté une première fois
Toutes les voix.
Frissons. Yeux mouillés. Sourires. “Waouh” d’émerveillement. “Youpi” d’accomplissement.
J’avais re-gagné.
C’était déjà si beau, si simple, si puissant.
Des voix vulnérables
Des voix chevrotantes
Des voix affirmées
Des voix hésitantes
Des voix qui réfléchissent en parlant (mes préférées)
Mais à ce stade, je ne savais pas DU TOUT comment m’y prendre.
Je voulais que cette Cabane vocale s’intègre dans CHAMADE.
Je voulais lui donner une place à part.
Je voulais ne pas trop tarder.
J’ai pris la vingtaine de pistes audio
Les ai mises bout à bout dans mon logiciel de post-production
J’ai vu que ça faisait long long long.
Beaucoup trop long.
Inécoutable pour vous.
J’ai fait des premières coupes
J’ai effacé mes coupes
J’ai redécoupé
J’ai ré-effacé
Réfléchi
Laissé poser.
J’étais confrontée à mon vœu de loyauté.
Je ne leur avais rien promis de précis, pourtant.
À part que leurs voix seraient bientôt dans un podcast.
Je mesurais la valeur de ces cadeaux qu’ils et elles m’avaient faits
Toutes ces minutes de parler-vrai.
❓ Comment les associer ?
❓ Comment les mettre en valeur au mieux ?
❓ Est-ce que “mettre en valeur”, c’est laisser tout, sans couper des bouts ?
(Oui et Non)
❓ Est-ce que je les trahis si je ne publie que quelques voix ?
(Oui)
❓ Et si je coupe au taille-haie pour raccourcir ?
(Oui aussi)
Et puis…
Même si ça n’est pas encore la saison,
J’ai eu une épiphanie
(Inspirée par des amies entrepreneures à qui j’ai expliqué mon dilemme).
À toutes ces voix, j’allais offrir,
Non pas
Un épisode de CHAMADE,
Mais vingt.
La période qui s’ouvre m’offrait le format sur un plateau :
Un épisode sorti de La Cabane vocale
Chaque jour (ou presque)
Jusqu’à Noël.
C’est là que le Hors-série de l’Avent,
“La Cabane vocale”,
Est né.
Et alors, tout a commencé.
De cette expérience aussi merveilleuse que délicate,
Je retiens que ma façon à moi
De mettre en valeur la voix des gens,
❌ Ce n’est pas en coupant la moitié de leur discours
(Pour viser l’efficacité, en tirer l’essentiel, ne surtout pas faire perdre de temps 🙄)
❌ Ce n’est pas en collant plein de voix côte à côte
❌ Ce n’est pas en respectant un format déjà connu, validé et supposément immuable
Ma façon à moi,
💓 C’est de consacrer un espace singulier à chaque voix
💓 C’est de l’embellir, de l’orner du même soin et d’une virgule palpitante (qui sent bon la cheminée)
💓 C’est de vous l’offrir dans son entièreté vulnérable et authentique
Bonne écoute !
Marie Girardin Lépine
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