Lundi 8 avril – La (vraie) touche finale
J’ai pris du retard dans l’écriture de ce Journal de bord, et… plus je repousse, plus c’est laborieux (puisque les trucs à raconter s’additionnent).
Bref !
Ce lundi, reprise finale du Portrait sonore de Sacheen Sierro. Elle a réenregistré un tout petit morceau dans lequel elle disait quelque chose qui ne lui plaisait pas.
J’ai ensuite intégré ce passage modifié, tout recollé, géré les niveaux et extrait le Portrait sonore définitif.
Modif’ de la capsule vidéo, de la page Web privée de livraison et… c’est fini !
🎧 J’ai le grand plaisir de vous inviter à écouter le Portrait sonore de Sacheen ici.
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Mardi 9 avril – Normandie, me voici !
Aujourd’hui, j’ai rendez-vous à Athis-de-l’Orne (près de Caen), à l’espace d’exposition L’esTRAde, pour y rencontrer Jill Guillais, l’artiste conceptuelle pour laquelle je crée un Portrait sonore d’œuvres.
C’était LE jour parfait pour cet enregistrement d’interview : rencontrer Jill au milieu des œuvres dont on va parler dans le Portrait = l’occasion idéale.
Hier, Jill m’a confirmé le nom des trois œuvres qu’elle veut que je traite dans le Portrait sonore.
Et… tadam ! Les voici devant moi. 🤩
Quand j’entre dans ce grand espace blanc et froid (pas d’impression, mais de température !), je laisse mes yeux papillonner.
Je capte tout de suite les Infinitifs+ de Jill, dans le coin du mur sur la droite.
À leur propos, je me suis dit plusieurs fois qu’ils me donnaient envie d’écrire des histoires.
Celui qui me fait le plus de l’œil : “ÉTIRER LE POINT POUR RETARDER LA FIN”
Je découvre les pièces de puzzles, les têtes d’hortensias, le canevas, la vidéo du soleil et de la buée (à voir en vrai pour comprendre ce bout de phrase insensé)…
Bref. Je laisse mes yeux plonger et je ne peux pas m’empêcher de sourire, tellement tout déborde d’espièglerie, de profondeur et de poésie.
Jill est rayonnante, manifestement ravie de me présenter son travail en vrai.
On cherche ensuite l’endroit idéal pour enregistrer l’interview.
Ce sera dans la minuscule cuisine où le son sera bon, c’est sûr.
J’ai préparé des questions, mais je sais que, pour cette fois, c’est moi qui vais la suivre dans l’explication de ses œuvres.
C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe. Mes questions sont rares et larges.
Jill me raconte l’idée-source, le processus, l’implication d’autrui…
On parle de cueillette et d’accueillir.
De singulier et de pluriel.
Bref, une plongée totale dans son univers et dans son fascinant cerveau.
Je m’étais promis de prendre des notes, cette fois-ci.
Ce que je fais.
Je remplis 4 pages. Autant de repères pour la suite !
À l’issue de l’interview, on discute du format du Portrait, de sa durée, du point de vue, etc.
C’est très riche et ça va m’aiguiller.
Je ressens, comme après notre tout premier entretien, la pression que je me mets pour être au plus juste, ne pas trop simplifier, ne pas trop expliquer non plus.
Toujours et encore : l’équilibre.
Dommage que j’aie le vertige ; j’aurais tenté le funambulisme !
Je rentre en Bretagne la tête et les yeux remplis de beauté et de gaieté.
J’ai hâte de m’y mettre et, en même temps, je sais que d’autres tâches m’attendent avant…
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Mercredi 10 avril – Retourner à l’école, micro à la main
Vendredi dernier, 5 avril, j’ai vécu une expérience inédite.
Qui n’est pas directement liée aux Portraits sonores, mais quand même un peu.
Vendredi matin, je suis allée dans la classe de mon fils pour présenter mon travail de création sonore, que j’ai résumée en disant “je fais des podcasts ; vous savez, comme les émissions qui passent à la radio et que vous écoutez peut-être en voiture, avec vos parents !” Ce à quoi ils ont répondu “ouiiiiii” en chœur.
L’objectif de ma visite, c’était de les interviewer et de les enregistrer, puis de créer un podcast avec toutes leurs voix.
Thème : les Jeux olympiques, leur sujet d’actualité.
J’ai passé 1h30 avec elles et eux et… quelle absolue régalade !
J’ai tellement souri et ri, été très épatée par leur sens de la répartie, leurs réflexions, leur drôlerie.
Précision : ils et elles ont entre 4 ans 1/2 et 5 ans.
Toute ma matière ainsi glanée, je suis ensuite passée à la production pure… sur Reaper.
J’ai procédé exactement comme pour un Portrait sonore. D’où mon envie d’en parler ici !
Les défis :
▶ Nettoyer les pistes pour réduire les bruits parasites : les petits mignons qui soufflent dans les micros parce que c’est rigolo, le bruit du pied de micro qui crisse sur la table, les voix en cascade, qui se marchent souvent dessus.
▶ Donner de la place à chaque petite voix. Certaines ont été très bavardes, d’autres beaucoup plus discrètes. J’avais à cœur de faire ressortir tous les enfants qui s’étaient exprimés, dans le podcast final.
▶ Réduire 1h d’enregistrement en un objet sonore de 15 minutes max. (Avec les Portraits sonores, disons que j’ai acquis une certaine habitude ! ☺)
▶ Trouver la trame et rassembler les fragments par thématiques (les sports des J.O. ; leurs sports préférés ; les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques ; etc.).
▶ Faire un gros travail de mixage pour adapter les volumes : les enfants ne parlaient pas toujours directement dans le micro, l’institutrice intervenait en fond sonore, etc.
TOGGL TRACK m’indique que j’ai consacré 16h30 à l’ensemble. Wouhou ! 🤪
Je ne peux pas publier le résultat ici (je tiens à respecter le caractère privé de la voix de ces petites personnes adorables), mais je dois dire que ce travail a été fabuleusement joyeux.
Et que le résultat l’est tout autant. 💞
Tu fais partie de mes “donneuses de matière” ! <3
trop bien toutes ces aventures !