Pour cette nouvelle invitation, je vous propose une activité contemplative.
Pour la pratiquer, vous aurez besoin :
- d’une nuit
- d’une fenêtre ou d’une porte à ouvrir en grand
- ou d’un espace extérieur
- de vos oreilles
- de vos yeux (fermés)
Les sons (extérieurs) nocturnes ont une dimension magique qu’on apprécie de plus en plus, à mesure que le temps passe, non ?
Pour moi, c’est le cas.
Quand j’étais petite, je n’aimais pas me réveiller en pleine nuit.
Que je sois sous la tente ou dans mon lit.
Chaque craquement ou bruit suspect me saisissait d’effroi.
(Sans parler du “fantôme du porte-manteau” qui, lui, ne produisait aucun son, mais projetait sa silhouette terrifiante sur les murs.)
Mais j’ai grandi. 😏
Et il y a quelques jours, je me promenais dans un parc floral.
À 22h30, la nuit nous avait enveloppés, quelques rares oiseaux pépiaient encore, et les insectes bretons stridulaient avec ardeur.
Il y avait aussi des voix, dans le lointain.
J’ai écouté la nuit quelques minutes.
Et j’en ai enregistré un extrait, en me disant que je vous en parlerais bientôt :
Ce que je vous propose donc aujourd’hui, c’est de sortir le nez dehors un soir tard, ou une nuit.
Pourquoi pas dès cette nuit ?
De fermer les yeux.
Et d’écouter.
Sans vouloir isoler à tout prix les bruits de la nature.
Sans grogner contre la voiture qui passe pile à ce moment-là.
Ou contre la pluie qui tape fort et semble étouffer tout le reste (“semble”, seulement…).
Mais d’écouter tout.
Tous
Les
Sons
L’absence de son, aussi, peut-être.
Et si vous êtes comme moi, peut-être vous mettrez-vous à vous raconter des histoires !
Qui donc est au volant de cette voiture à cette heure-ci ?
Et que se disent ces grillons volubiles ?
Bonne nuit sonore !
“Ora(n)ge”
Après le déluge
Avant la nuit
Et Paul Éluard, dans l’histoire ?
« Le ciel est bleu comme un(e) ora(n)ge. »
MAGIE ! 💙
Petits bruits de la nuit ? mais oui, mais oui !
La fenêtre est ouverte. Il fait noir.
Mon hérisson renverse le bol des chats,
Le grillon mène la danse,
Cette petite pluie fine sur les tuiles,
et la brise qui se lève,
J’suis bien, vraiment.
…. et ce moustique…. tiens, paf j’lai eu !
et la mobylette au loin…. ok, je ne dirai rien…
et mon amour qui ronfle… j’dirai rien non plus.
Promis, je rééécououououte demain…
A propos de ta magnifique photo ora(n)ge, un vers de Corneille, tiré de la pièce Le Cidre, me revient : « Orange ! Ô des poires ! Ô herpès ennemi ! »