“Quand tu arrives à faire émerger de tes mains ce à quoi tu avais pensé, c’est merveilleux.”
Il est 11h, il est mardi, il est fin septembre.
Je viens de traverser Paris
En souterrain.
Depuis mon entrée dans le TGV à deux étages,
Très tôt
Le matin même
J’ai cette vilaine sensation d’être enfermée,
Oppressée
Confinée.
C’est d’autant plus curieux
Que c’est la première fois.
De Paris, je retiens toujours,
Quand j’en reviens,
Les odeurs mélangées
Le fond de bruit et le bruit tout court
Les pas rapides
L’appel d’air du métro qui vient se coller contre le quai
L’agressivité latente
La beauté des bâtiments, des vitrines,
La délicieuse excentricité vestimentaire de certaines gens.
L’enfermement,
C’est nouveau.
Mais pas très étonnant.
Je me l’explique comme ça :
J’y reviens pour la première fois
Après de multiples confinements
Après l’arrivée de mon enfant
Alors que chez moi, j’habite grand
Et que je vais voir la mer très souvent.
À Paris,
Ce mardi de fin septembre,
Si j’avais pu,
J’aurais appuyé fort sur les immeubles autour de moi
Pour les aplatir
Les rapetisser
Pour qu’ils me laissent respirer.
Ce mardi de fin septembre,
Tout mon corps aura cherché,
En vain, l’horizon.
À 10h58, mon cœur, lui,
Bat fort avant de retrouver Emma
Et de lancer la discussion.
Emma Joly, à 11h,
Descend ouvrir la lourde porte en bois
Et m’invite à entrer.
Mon besoin d’horizon,
Là, n’est plus la question.
Je me retrouve dans un cocon.
Un cocon verdoyant
Un jardin-patio luxuriant.
Quelques marches, des portes de tous côtés, une longue allée, des bruits ouatés, un chat blanc et doré, des fleurs.
Le vacarme de la rue est déjà loin.
J’ai perdu tout sens de l’orientation.
Peu importe,
Je suis ses pas.
Elle m’emmène jusqu’à la porte en bois marron,
Avec son loquet farceur
Qu’on a placé à l’extérieur.
J’entre, nous entrons.
Et là, le boucan de machines non identifiées
Des visages qui se lèvent de l’établi et me sourient
Une multitude de trucs et de bidules, partout
Rangés selon une logique dont je n’ai pas la clé.
Et ça brille,
Aussi.
Des vitrines, qui exposent à mes yeux curieux
Le fruit de si longues heures de travail
Le fruit de l’imagination de ces faiseurs et faiseuses
Le fruit d’un travail passionné et minutieux.
Et je pose mes yeux sur son travail à elle, en cours.
Une délicate bague au beau caillou
Sous laquelle Emma a formé une montagne pointue
Qu’elle a sertie
D’une minuscule pierre fuchsia
Elle la polit, là.
Devant moi.
Et puis c’est l’heure
Alors, on y va.
C’est le moment d’aller chamader.
Hop !
Un mug de thé brûlant
L’ascension jusqu’à la terrasse où souffle une brise parfaite
Avec quelques oiseaux comme instruments à vent.
J’appuie sur Record.
Et je remplis mes oreilles et mon cœur
Des mots d’Emma
Elle qui me dit tout de suite : “J’ai un petit côté sautillant.”
Ou encore :
“Ça m’a donné l’idée que le bijou, c’est quelque chose qui est en lien avec la vie, la vie émotionnelle.”
Emma Joly est bijoutière
Et elle nous ouvre son coffre aux trésors.
Croyez-moi, vous ne ressortirez pas de cet épisode
Tout à fait le ou la même.
J’ai la sensation, là, à l’instant,
Que les mots d’Emma font résonner
Plus fort que jamais
Ce que je formule, écris, promets
Pour dire CHAMADE :
Un espace dédié à la passion qui rend les gens vivants et au beau qui rend le monde vibrant.
Belle, belle écoute à vous !
Ce texte est issu de ma gazette à paillettes du 22 octobre 2021 (et a été retravaillé).
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Je fabrique de beaux objets podcasts pour vous ou avec vous.
Ils et elles écoutent CHAMADE…
Magnifique épisode Marie, je vous ai emmenées toutes les 2 en balade avec moi et c’était un pur bonheur. COMME D’HAB BRAVO !!!
Et moi, je voudrais bien voir les trésors créés par Emma !! Belle sensibilité ! Présence à l’instant présent ! Jolies pierres dont on apprend tous les jours un peu plus… Un bel interview plein de sérénité, de douceur et de plénitude ! Elle se sent bien Emma ! C’est bon et c’est beau ! Bravo Marie !