“Je m’amuse quand je secoue les gens.”
Au bout de deux minutes,
J’entends que ça bugue, que ça lag, bref, que le réseau n’est pas bon
Et que la qualité d’écoute est compromise.
Je panique un instant, et puis…
Je dis “Pause, Lily.”
Et on cherche une solution.
Pour faire avec un réseau Internet lunatique, elle me propose qu’on coupe les caméras.
La perte imminente d’image, doublée d’une perte de contrôle sur les événements me contrarie un instant.
Elle n’est pas gênée par la perspective qu’on ne se voie plus.
Et moi, je fais confiance à sa tranquillité.
(Intérieurement, quand même, je peste et j’ajoute une pièce dans la machine étiquetée “Voilà pourquoi je n’aime pas mener des interviews à distance !”)
On coupe donc.
Noir. Rideau.
Au moins devant les yeux.
Dans mes oreilles, les couleurs sont vibrantes et stabilisées.
(Et le réseau Internet nous remercie.)
L’interview peut –vraiment– commencer.
Youpi !
Avant, bien avant,
Dans les semaines qui l’ont précédée,
J’ai senti le stress monter et les doutes s’entasser comme des pelletées de pollen au pied des arbres, un jour de grand vent. 🤧
Allais-je retrouver les mêmes sensations ?
Avais-je bien fait de me remettre en selle pour partir à la rencontre de nouvelles et nouveaux faiseuses et faiseurs de beau ?
À quoi ça rimait, franchement, de lancer une nouvelle saison de CHAMADE ?
Allais-je bafouiller ? Trouver, dans l’instant, la bonne question ?
La complicité allait-elle s’installer facilement ?
Les auditrices et auditeurs seraient-ils au rendez-vous ?
Mes invité·es rêvé·es allaient-ils et elles accepter ?
Je ne dirai pas que ça m’a causé des insomnies (parce que ce serait faux),
Mais disons que ça m’a un poil retardée.
Ce qui a merveilleusement fonctionné
(Comme chaque fois),
C’est de préparer cette première interview.
Pendant et après, j’ai senti revenir au galop l’impatience du rendez-vous
Les jambes qui frétillent sur le siège
Le cœur arc-en-ciel qui voudrait déjà y être
L’œil malicieux qui se demande ce qu’elle pensera de cette question ou de celle-là (spoiler alert : elle a ri aux éclats 😁).
Bref, le temps a passé
Et il était déjà l’heure de retrouver Lily Gros.
Alors que Fiona McKerrell se présentait comme un “renard malicieux”,
Lily Gros se dit “lutin facétieux”.
Au-delà de la délicieuse rime,
Je suis déjà séduite par cette nouvelle métaphore qui en dit long.
Lily Gros, je l’écoute et la lis depuis longtemps.
J’ai partagé un week-end avec elle, aussi.
Elle a déposé sa voix dans La Cabane Vocale (d’ailleurs, si ça t’amuse de jouer… cap de l’y retrouver ?!)
Elle m’a interviewée dans son podcast (La Licorne).
Et nos points de rendez-vous ne s’arrêtent pas là.
Lily, entre autres multiples facettes, est facilitatrice.
(J’ouvre une parenthèse et m’adresse aux non-initié·es et à celles et ceux qui auraient besoin qu’on leur rappelle la définition.
Une facilitatrice –ou un facilitateur– a pour mission d’“aider un groupe à mieux travailler ensemble, à mieux percevoir les objectifs communs et à planifier le chemin pour atteindre ces objectifs”. Il ou elle “emploie le plus souvent des outils et méthodes d’intelligence collective pour faciliter les réunions.”
Le terme vient de l’anglais “facilitator” : animateur·trice.)
Pendant une heure passée, à l’aveugle, avec Lily,
J’ai ressenti fort le lutin facétieux qu’elle est
Mais pas que.
Vous allez voir comme elle combine merveilleusement
Le profond et le léger.
Dans cette conversation, vous allez découvrir :
🐶 ️une histoire de flaques et de bottes jaunes
🐶 ️ comment le jeu intervient dans sa vie professionnelle (et pas que)
🐶 ️ sa manière personnelle d’envisager la facilitation
🐶 ️ comment elle a fait pour se libérer des attentes de l’extérieur
🐶 ️ son rapport à la nature et au vivant
Et quid de cette interview sans les yeux ?
J’ai eu l’étrange et agréable sensation d’être sous ma couette,
Dans le noir
À discuter au téléphone avec un esprit lumineux.
L’écoute était profonde
Tout autant que la connexion.
CHAMADE is back!
(Comme on n’est plus à une paire de parenthèses près :
Vous pouvez commencer par écouter la bande-annonce de la Saison 4.
J’y parle d’une liste de réponses à un gros point d’interrogation.)
Ce texte est issu de ma gazette à paillettes du 9 juin 2023 (et a été retravaillé).
Votre biographie d’artiste ne vous satisfait pas ?
Je l’analyse et vous livre mes meilleurs conseils pour l’améliorer !
Ils et elles écoutent CHAMADE…
Je viens d’écouter CHAMADE avec Lily et c’était vraiment agréable de vous écouter. J’aime beaucoup l’idée de fin avec une histoire où l’on ferme les yeux.
Cette fois, Marie nous entraîne hors de ses sentiers habituels pour nous offrir un entretien très complice avec une nouvelle faiseuse de beau à sa manière.
Lily Gros définit le beau par ce qui fait du bien au cœur et son métier est de faire du bien au cœur des participants à ses ateliers de groupes car, selon elle, la force du groupe est indispensable au partage, au bien-être et à la survie.
Sa démarche, qui consiste à partager des choses sérieuses avec optimisme, n’exclut pas cependant le jeu, le rire, la joie.
Le mot amour qu’elle prononce volontiers, jalonne son chemin qui la conduit de préférence en forêt, au contact du vivant, où elle se sent chez elle.
Le beau est sous-jacent, non ?
Et Lily se fait du bien au cœur en s’imaginant sur sa planche de surf , bercée par les vagues à l’heure du coucher de soleil, forcément magnifique.
Et ce beau–là nous fait du bien au cœur à nous aussi, non ?
