Les ailes d’une chauve-souris ou d’un papillon de nuit
C’est ce qui vient à l’esprit de l’observateur imaginatif et naturaliste.
Était-ce le souhait de la donneuse d’ordres ?
Ou l’invention de leur créateur ?
Derrière les verres teintés de cette bestiole ailée, il y a les yeux de Peggy Guggenheim.
Mais avant cela, derrière les verres teintés du chauve-sou-pillon, il y a Edward Melcarth, artiste américain, qui les crée pour elle à la fin des années 1940.
C’est par cette paire de lunettes que m’apparaît l’histoire de Peggy Guggenheim
Et par son portrait finement illustré et raconté par Pénélope Bagieu dans Culottées.
Peggy Guggenheim est considérée comme la plus grande collectionneuse d’art du XXe siècle.
Elle côtoie (souvent de très près) les Samuel Beckett, Marcel Duchamp, Max Ernst, René Magritte, Joan Miró…
Peggy Guggenheim est
- provocante
- amoureuse de l’art
- amoureuse des artistes
- orpheline
- milliardaire à 14 ans
- américaine
- juive
Et un jour, Peggy Guggenheim décide de suivre un régime bien particulier.
“Une œuvre par jour” !
Pas avalée
Ni regardée
Non
Achetée
Une œuvre par jour
Achetée.
Sous les lunettes, des yeux écarquillés
Je suis fascinée par cette femme extravagante et sans limites
Par son esprit libre
Ses excès
Par cette vie entièrement dédiée à l’art et aux artistes
Par les événements tragiques qui ont marqué sa vie
Sa force de caractère
Et par sa manière décomplexée d’enrichir sa collection : si c’est moche, c’est non.
C’est comme ça que Peggy Guggenheim garnit son palazzo vénitien d’œuvres de Miró, Alechinsky, Arman, Calder, Magritte, Braque, Picasso, Bacon, Rothko…
La liste est quasi infinie.
Sans parler de Jackson Pollock, qu’elle découvre et propulse dans une autre galaxie.
En 1951, elle ouvre les portes de son palazzo aux visiteurs curieux.
Gratuitement, ils peuvent ainsi faire le tour de la propriété et y découvrir les œuvres qui habillent les pièces.
Jusqu’à la terrasse
Et au jardin
Il y a sept ans, j’ai eu la chance de visiter ce lieu extraordinaire.
Je me souviens des sculptures et des arbres du jardin
De Gérard Klein, croisé par hasard, au détour d’une allée
De la salle dédiée aux œuvres de sa fille suicidée, Pegeen Vail
De L’angelo della città, de Marino Marini
Je me souviens d’un lieu à la fois paisible
Et bouillonnant
D’un monde qui déborde de beauté(s).
D’un endroit essentiel
À visiter
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