“Je suis convaincue que le processus créatif est magique et que c’est de la magie.
Voici en effet ce que j’ai décidé de croire concernant le fonctionnement de la créativité :
Notre planète est habitée non seulement par des êtres humains, des animaux, plantes, bactéries et virus, mais également par des idées. Les idées sont une forme de vie désincarnée, composée d’énergie. Elles sont totalement distinctes de nous, mais capables d’interagir avec nous – bien que d’une manière étrange. Les idées n’ont pas de forme matérielle, mais elles ont une conscience et il est certain qu’elles possèdent une volonté. Les idées sont mues par une unique pulsion : se révéler. Et le seul moyen pour une idée de se révéler dans notre monde, c’est de collaborer avec un être humain. C’est seulement par le biais de l’effort humain qu’une idée peut être extraite de l’éther intangible pour apparaître dans le réel.
Par conséquent, les idées sont éternellement en train de tournoyer autour de nous en quête de partenaires humains disponibles et consentants. (Je parle ici de toutes les idées – artistiques, scientifiques, industrielles, commerciales, morales, religieuses ou politiques.) Quand une idée estime avoir trouvé quelqu’un – vous, par exemple – qui serait en mesure de la faire apparaître en ce monde, elle vous rend visite. Elle tente d’attirer votre attention. La plupart du temps, vous ne remarquez rien. C’est probablement parce que vous êtes si préoccupé ou distrait par vos problèmes personnels, vos angoisses ou vos devoirs que vous n’êtes pas réceptif. Le petit signe qu’elle vous fait vous échappera peut-être parce que vous regardez la télévision, que vous faites vos courses, que vous ruminez votre colère contre quelqu’un, songez à vos échecs et à vos erreurs, ou que vous êtes tout simplement occupé. L’idée essaiera d’attirer votre attention (durant quelques instants ou quelques mois, voire quelques années), mais quand elle se rendra compte que vous ne remarquez pas son message, elle partira à la recherche de quelqu’un d’autre.
Parfois – c’est une occasion rare, mais magnifique – arrive un jour où vous êtes assez ouvert et détendu pour recevoir réellement quelque chose. Il se peut que vos défenses se soient relâchées et que vos angoisses aient diminué (ou même disparu pendant un bref moment) si bien que la magie peut trouver un passage. L’idée, vous sentant disponible, commencera à opérer sur vous. Elle enverra les universels signaux d’inspiration physiques et émotionnels (la chair de poule sur les bras, les poils qui se hérissent sur la nuque, l’estomac noué, le fourmillement de pensées, cette sensation de tomber amoureux ou cette obsession). L’idée va semer sur votre chemin des coïncidences et des présages afin de maintenir votre intérêt en éveil. Vous allez progressivement avoir l’impression que toutes sortes de signes vous désignent cette idée. Tout ce que vous allez voir, toucher et faire va vous la rappeler. Elle vous réveillera au milieu de la nuit et vous détournera de vos occupations quotidiennes. Elle ne vous laissera tranquille qu’une fois qu’elle aura mobilisé toute votre attention.
Et là, dans un moment de silence, elle vous demandera : ‘Veux-tu travailler avec moi ?’
À ce stade, deux possibilités s’offrent à vous.
[…]”
[“Sous vide”, Luciano Di Rosa – œuvre réalisée dans le cadre des Étangs d’art, 10e Biennale d’art dans la nature, Pays de Brocéliande, jusqu’au 18 septembre 2018]
Depuis quelques mois, je consigne mes lectures.
Avec quelques mots, je résume les livres lus, ce que j’y ai aimé (ou détesté), ce qu’ils ont provoqué chez moi.
Constatation n° 1 : J’aurais dû commencer cet exercice il y a bien plus longtemps.
Constatation n° 2 : La simple relecture de mes notes sommaires suffit à convoquer les sensations et émotions de ma lecture passée.
Évidence n° 1 : Revivre des sensations et émotions fortes est addictif.
Lui n’a jamais quitté mon champ de vision.
Depuis que je l’ai lu, en début d’année.
Il trône sur le diabolo violet de mon bureau.
Et voisine avec des ouvrages en cours (dont je vous parlerai sûrement un jour).
Vu sa teneur et celle de ses voisins, ça doit faire des étincelles invisibles, entre eux !
Lui, c’est Comme par magie, d’Elizabeth Gilbert.
J’en avais déjà cité un passage ici, alors que je vous racontais mon bras droit.
Aujourd’hui, mes yeux se sont posés sur le diabolo violet,
et donc sur lui.
Je l’ai parcouru de nouveau et en ai prélevé le passage qui précède.
Pour moi,
Il est fondateur
D’un état d’esprit
D’une certaine idée de la vie
Et j’aime me dire
qu’il y a un an,
c’est une idée Vagabonde
qui a formé La Fantaisie.
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