Lundi 1er janvier 2024 – Préparer les questions préparatoires
Hey! Premier jour de 2024, et déjà je m’y mets. C’est un bon signe, non ?
J’ai préparé mes deux premiers entretiens de janvier (celui avec Jill Guillais* et, puis celui avec Chloé Mugler*).
Comme d’habitude, difficulté à m’y mettre, car grande peur que cette préparation me prenne des plombes et… quoi d’autre ? Me vide de toute mon énergie ?
Étrange, cette conviction.
Et en vrai, comme d’habitude, c’est fluide et rapide et simple. Ahem. 🙄
Ça me rappelle cette phrase lue récemment (d’Elizabeth Cooperman) : “It’s clear to me now that nothing can save us from the crisis of beginning.” [C’est une évidence pour moi aujourd’hui : rien ne peut nous sauver de la crise du commencement.]
Ma première triple question : “‘Portrait d’artiste (ou d’œuvres)’, ça t’évoque quoi ? Que devrait-il y avoir dedans ? Que ne devrait-il pas y avoir dedans ?”
Une fois les questions préparatoires écrites, une évidence : j’ai tout intérêt à les leur envoyer.
Compte tenu de l’importance de leurs réponses pour cadrer leur Portrait, autant qu’elles aient réfléchi.
Ici, aucune raison de garder ces questions secrètes jusqu’au jour J. On n’est pas dans CHAMADE. 💗
***
Lundi 8 janvier 2024 – Visio avec Jill Guillais ; c’était si bien.
Fin de la visio de 1h25 avec Jill Guillais pour le Portrait sonore d’œuvres.
Elle a répondu à mes questions envoyées le 1er janvier sur un Google Doc en quasi direct avant notre rendez-vous.
Rigolo de lire ses réponses pendant qu’elle les écrivait.
Je la sens investie et joyeuse de cette expérience à mener ensemble.
Elle a confiance en moi et je suis heureuse de projeter ça, cette sécurité.
Elle a dit qu’on sentait mon ouverture.
Je ressens déjà le défi que ça va être pour moi de parler de ses œuvres.
Les concepts qu’elle explore, malaxe et met en scène me fascinent et me désarçonnent, au moins pour certains.
Et aussi : beaucoup de choses me touchent dans son travail.
Pièce vue qui m’a mis le sourire aux yeux, tellement j’ai trouvé ça beau comme idée : les pâquerettes qu’elle a sauvées de la tonte dans le jardin de son père pour en créer un carré (œuvre Métonymie). Ah, et aussi sa constellation de champignons. D’une poésie… qui me frissonne et m’empoigne.
Enjeux de ce Portrait-là : en dire beaucoup, mais pas trop.
Et aussi, simplifier sans sursimplifier.
Et enfin, rendre très concret, palpable, son travail.
Elle a parlé de son amour pour les liens, pour les interactions avec les gens, entre les gens et ses œuvres.
💡 Intérêt évident de m’adresser directement aux gens dans le Portrait sonore.
Je suis à la fois très pleine de questionnements (est-ce que je vais vraiment y arriver ?) et d’un grand enthousiasme à m’y mettre.
J’ai ressenti vraiment l’importance de dire juste et vrai, d’être à la hauteur, de bien comprendre la démarche de l’artiste et de savoir la restituer.
Avec mes mots, certes, mais ne pas la trahir, ne pas l’abîmer, ne pas trop l’expliciter ou la simplifier.
Trouver la juste dose et y saupoudrer de la poésie. Là-dessus, je sais qu’elle est hyper à l’écoute.
Contente aussi de ne pas avoir trop laissé déborder le calendrier.
On repousse tout de même d’un mois par rapport à ce qui était fixé.
J’adore sa voix et je me dis que ce sera un vrai atout pour le Portrait sonore.
Importance de la cadrer, de cadrer son discours, de récupérer beaucoup de matière, mais surtout pas trop.
SURTOUT
PAS
TROP.
Essentiel, pour l’interview, de m’en tenir à ce que je suis venue chercher.
Quitte à réserver un temps, ensuite, de discussion libre (et s’il s’y dit/passe des choses formidables ?! Argh… À réfléchir d’ici là.)
J’ai hâte hâte hâte !
Et je vais d’ores et déjà proposer à Cécile** d’avancer les premiers entretiens pour son Portrait à elle.
Prochaine étape : Chloé Mugler mercredi soir.
En écoutant Jill, je suis contente d’avoir compris/découvert le fonctionnement de ses œuvres : le travail sur un infinitif qui s’incarne dans des pièces (les pâquerettes, les trèfles, les tissages…).
Ce n’est pas quelque chose que j’avais capté sur son Instagram et ce bref échange, déjà, m’éclaire sur son travail.
Ouf et youpi.
***
Mercredi 10 janvier 2024 – Visio avec Chloé Mugler, et le goût du cocon complice
Le sourire de Chloé. 😍
Sa grande curiosité et sa joie de co-créer son Portrait sonore.
Je suis heureuse qu’elle me formule sa confiance, de savoir aussi que toute la matière d’Explorons votre art*** est encore tout à fait pertinente.
La question de l’usage/l’objectif du Portrait est importante.
A priori, elle aimerait le destiner aux galeristes/salons qu’elle veut démarcher.
Mais pourquoi pas aussi au public et aux potentiel·les acheteurs et acheteuses ? Elle réfléchissait à haute voix.
Ces deux cibles s’excluent-elles réellement ?
Cela dépend-il de ce qu’on met dans le Portrait ?
Ou de sa forme, sa durée ?
De la plateforme, l’endroit où il sera accessible ?
Vu que je vise une immersion sensorielle et pas quelque chose d’académique, j’ai l’intuition que le Portrait sonore peut viser divers publics.
Elle me parle aussi du fait que les gens qui découvrent son travail sont surtout interpellés par l’esthétique (“c’est beau”), et peu intéressés par la découverte de sa démarche.
Ma réflexion : le public de “non connaisseurs” fait face, la plupart du temps, à des présentations élitistes, jargonneuses, qui ne leur donnent pas du tout envie d’aller explorer le travail d’un·e artiste après avoir découvert les œuvres.
Et on ne peut pas leur en vouloir.
Le Portrait sonore peut donc être un formidable moyen de distiller des infos sur le fond du travail de l’artiste, avec une forme ludique, poétique, qui crée du lien et n’exclut personne. Super argument à utiliser, ça ! Haha. 😊
💡 En l’écoutant, j’ai repensé à ce gars qui utilise des téléphones vintage et y insère des messages enregistrés (livre d’or, témoignages perso, etc.).
Ça pourrait être un outil physique génial pour présenter le Portrait sonore, notamment dans une expo ! 💖
Surtout que le gars en question m’avait contactée sur LinkedIn en novembre 2023 pour me parler de mes Portraits et de ses téléphones et des synergies possibles.
À creuser.
Autre sujet passionnant évoqué avec Chloé : la durée du Portrait d’artiste.
15 minutes, ça lui paraît long quand elle se place du côté de l’auditeur·ice.
Elle, elle adore écouter des podcasts, mais fait toujours des trucs en même temps. Avec un Portrait sonore, elle a du mal à imaginer quelqu’un faire la vaisselle en écoutant. Et donc, rester assis·e 15 minutes “dans le vide”, ça paraît interminable.
💡 Je touche du doigt le fait que l’usage auquel on destine le Portrait pourrait (doit ?) avoir un impact sur sa durée.
P. ex. l’artiste expose seul·e dans un espace, y installe des fauteuils confortables et des casques et invite les gens à s’asseoir pour écouter, au milieu des œuvres. Là, ça peut durer. On crée une expérience immersive.
Ça me donnera un fil à tirer aux Journées de l’Immersif à Rennes, en avril !
Donc, à creuser aussi. Et maybe proposer plusieurs types de Portraits en fonction de l’usage souhaité. (Eh, mais ouiii !)
Je me sens pleine de trac, tout à coup.
Sans aucun doute parce que la rencontre avec Chloé pour l’interview est dans moins de 2 semaines !
Me préparer, préparer les bonnes questions, me projeter dans ce moment, anticiper ce dont je vais avoir besoin, ce que je vais devoir enregistrer au micro, mais aussi dans mon corps et ma tête.
Ça devient très concret pour dans pas du tout longtemps !
Et en même temps, elle est la personne idéale pour le faire.
Elle est fraîche, comme dit au début de notre visio tout à l’heure ; n’a pas d’attentes, est juste heureuse de ce projet avec moi.
💡 Peut-être préparer un genre de checklist pour l’artiste à lui envoyer avant notre rencontre en vrai (que doit-elle préparer, à quoi doit-elle penser, etc.).
Pour la rassurer aussi ; lui faire sentir qu’il y a un cadre ; que même si c’est nouveau pour tout le monde, je sais à peu près où je vais (est-ce vrai, ça ?!).
Je peux utiliser le super espace et les modèles que Marie m’a créés sur Notion pour ça ; et envoyer les éléments aux artistes par ce biais (c’est beaucoup plus joli qu’un e-mail).
On a aussi évoqué la pérennité –ou pas– d’un Portrait sonore.
Ce point m’inquiète, me turlupine.
Mais Chloé a dit un truc très juste : c’est comme avec un site Web ; il est probable qu’il faudra le mettre à jour à un moment donné, avec l’évolution de la personne et/ou de ses offres (ici, de ses œuvres, de sa touche, de ses recherches).
Je crois que mon trouble vient du fait que j’envisage les Portraits sonores comme des œuvres (mais quand même hybrides par rapport à une “vraie” œuvre d’art) 🤨.
C’est toute l’ambiguïté entre le fait que :
– c’est une prestation de service (et je déteste qu’on présente les Portraits comme ça),
– mais aussi (avant tout, pour moi) une création.
***
* Jill et Chloé sont les deux gagnantes du concours que j’ai organisé en novembre-décembre 2023. Jill Guillais a remporté la créa de son Portrait sonore d’œuvres, et Chloé Mugler la créa de son Portrait sonore d’artiste.
** Cécile Rousseau est la première artiste à m’avoir passé commande pour que je fabrique son Portrait sonore. C’était en décembre 2023. Gratitude immense et gigatrouille (parce que cette fois, il y a de l’argent en jeu. Et même si concrètement ça ne change rien, ça me remue. J’y reviendrai. Forcément.)
*** En 2022-2023, j’ai accompagné Chloé lors d’une expérience collective appelée Explorons votre art. À l’issue de cette merveilleuse aventure à quatre, elle a écrit le texte de sa page À propos.
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